L’affaire débute par un nom qui revient sans cesse aux oreilles des gendarmes de Clamecy et par l’interception d’une Peugeot 407 après un refus d’obtempérer. Dans le véhicule, les militaires tombent sur de la drogue ; les occupants prennent la fuite, sauf un, silencieux sur les identités de ses comparses. Une année d’enquête s’ouvre alors, faite d’écoutes et de commandes passées via Snapchat, permettant d’établir l’organigramme d’un réseau local de cannabis et de cocaïne.
Le 8 décembre, les gendarmes interpellent quatre Clamecycois : un premier suspect, son demi-frère, un autre jeune de 18 ans et un toxicomane de 29 ans qui servait de « nourrice ». À l’audience du 12 décembre à Nevers, la procureure Anne Lehaitre décrit « une équipe » : « Il y en a un qui approvisionne et deux autres qui organisent la revente par des charbonneurs. » La nourrice reconnaît les faits et sera orientée vers un plaider-coupable.
Tous les trois demandent un délai pour préparer leur défense, renvoyant l’examen au fond à fin janvier. La procureure requiert l’incarcération immédiate, évoquant leurs « ancrages sociaux et professionnels aléatoires » et le risque de concertation. Elle rappelle notamment le cas du dealer à trottinette, déjà condamné pour des faits commis en juillet, systématiquement en fuite l’été dernier et finalement arrêté avec une arme, de la résine et des sachets de conditionnement.
Les avocats contestent la détention provisoire et critiquent l’enquête : « Aucune recherche n’a été menée sur les fournisseurs, c’est hallucinant ! » Mais leurs arguments ne convainquent pas. La présidente, Lydie Samour, pointe des versions « contradictoires et évolutives », l’absence de ressources autres que les minima sociaux et la dépendance du trio à des revenus issus du trafic. Elle ordonne le placement des trois mis en cause dans trois maisons d’arrêt différentes, « pour empêcher la réitération et la concertation ».






