Bruxelles a déclenché pour la première fois le mécanisme de sanction du DSA en infligeant à X, le réseau social d’Elon Musk, une amende de 120 millions d’euros. La décision, annoncée vendredi, vise des infractions constatées en juillet 2024, notamment la tromperie d’utilisateurs liée aux coches bleues, un manque de transparence publicitaire et un accès insuffisant aux données pour les chercheurs agréés. Cette première condamnation marque un tournant dans l’application du règlement européen sur les services numériques.
Avant même l’annonce officielle, le vice-président américain JD Vance avait vivement attaqué la démarche : « L’UE devrait défendre la liberté d’expression au lieu de s’en prendre à des entreprises américaines pour des foutaises », un message auquel Elon Musk a répondu par un remerciement. Europe côté institutions, Henna Virkkunen, vice-présidente de la Commission européenne chargée du numérique, a répliqué que « l’amende contre X n’a rien à voir avec de la censure » et qu’il s’agit de faire respecter la loi. Elle précise : « Nous ne sommes pas là pour imposer les amendes les plus élevées, mais pour nous assurer que nos lois sur le numérique soient respectées. »
La décision a été largement saluée en Europe. Marietje Schaake évoque « une question de souveraineté démocratique », tandis que Jürgen Bering estime que « l’amende contre X marque une étape critique dans la mise en œuvre du règlement européen ». Bruxelles affirme avoir fixé un montant proportionné, tenant compte de « la nature, la gravité et la durée des infractions ». Les investigations sur les contenus illégaux et la désinformation se poursuivent.
Sur le plan politique, l’affaire s’inscrit dans un climat tendu entre Washington et Bruxelles. Les États-Unis reprochent à l’UE de viser les géants américains, tandis que Bruxelles rejette toute pression, allant jusqu’à refuser les propositions américaines liant assouplissement du DSA et allègement des droits de douane sur l’acier. L’amende contre X devient ainsi le symbole d’une Europe décidée à affirmer sa régulation numérique.









