L’homme avait été installé dans un appartement en 2022 après un élan de générosité pour le sortir de la rue.
Pendant trois ans, celui qui a échappé au génocide du Rwanda il y a plusieurs décennies a dormi au chaud. Pendant trois ans, Eugène a tenté de retrouver une vie « normale » dans un petit studio situé à deux pas du centre-ville de Rennes. Pendant trois ans, il a ouvert et fermé les volets de ce qui était devenu son chez lui, avec une vue directe sur un parking utilisé par des commerçants du quartier. Mais ça, c’était avant.
Depuis près d’un mois, Eugène dort de nouveau dehors.
Contactée, la préfecture d’Ille-et-Vilaine a cependant pu nous confirmer que l’évacuation avait eu lieu « à la suite d’une décision de justice prononçant l’expulsion » d’Eugène. La police était d’ailleurs présente le 20 octobre. Pourquoi avoir prononcé cette sentence quelques jours seulement avant le début de la trêve hivernale qui interdit les expulsions locatives ? « Cette décision a été prise après examen de la situation de l’intéressé, notamment au regard d’une dette de loyers et de plusieurs signalements faisant état de troubles graves de voisinage, qui rendaient son maintien dans le logement impossible », explique un porte-parole de la préfecture. Avant de préciser que logement était « en état d’incurie avancée ».
Face à ces accusations, Eugène tente de se défendre, expliquant que son loyer était bien payé par prélèvement de ses aides personnelles au logement (APL).








