Christine et Philippe Barbier ont fermé définitivement La Bonne Adresse, brasserie du quartier de Bréquigny à Rennes, vendredi 7 novembre 2025. Après dix ans d’activité, le couple jette l’éponge, étouffé par un trafic de drogue devenu omniprésent autour de la galerie commerciale des Almadies. « Le trafic de drogue a eu raison de notre brasserie », résume Christine Barbier, accablée. Trois gros points de deal — square de Copenhague, d’Uppsala et de Stockholm — gangrènent désormais le secteur.
Le couple raconte les menaces, les insultes, les intimidations quotidiennes. « Un jour, un dealer a vu que je le regardais faire ses petites affaires. Il comptait des liasses de billets. Il a passé son doigt sur sa gorge, pour m’intimider », témoigne Philippe. Sur son téléphone, il montre des photos d’un homme cagoulé derrière la vitre du restaurant et d’attroupements constants sur la terrasse. « Qui voudrait venir déjeuner ici dans ces conditions ? » La fréquentation s’est effondrée, avec une perte de 30 à 40 % du chiffre d’affaires.
Christine et Philippe se disent abandonnés par les élus : « On aurait voulu des caméras, un peu de soutien, ou au moins une baisse du loyer de notre terrasse inexploitable ». Aucun repreneur n’a voulu s’installer : « Ils changent d’avis en voyant l’environnement ». À 55 et 57 ans, les restaurateurs doivent repartir de zéro. Dans ce quartier livré au trafic et à la peur, La Bonne Adresse a fermé, symbole d’un commerce de proximité que l’État n’a pas su protéger.





