C’était il y a trois ans. Sur décision du président Emmanuel Macron, l’armée française rétrocédait sa dernière emprise sur le territoire malien, en l’occurrence sa base de Gao. (…)
Au Mali, depuis le départ des Français, le constat est sans appel. Les Forces armées maliennes (FAMa) n’ont pu reprendre le contrôle du pays, et l’aide militaire des Russes de Wagner n’a jamais été en mesure de relayer les Français. Ces derniers mois, la situation s’est même détériorée, avec une intensification des attaques djihadistes du GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, affilié à Al-Qaïda) et de l’État islamique au Sahel, visant aussi bien les forces armées que les civils. L’armée malienne, appuyée par le groupe paramilitaire russe Africa Corps, structure issue de Wagner, subit de lourdes pertes. Dans le Nord, l’émergence des séparatistes à dominante touareg du Front de libération de l’Azawad (FLA) accentue encore la fragmentation sécuritaire.
L’instabilité est renforcée par la rupture de la coopération avec la France, le retrait de la CPI (Cour pénale internationale) et l’isolement diplomatique croissant du pays. Parallèlement, plus d’un quart de la population a besoin d’une aide humanitaire urgente, les zones rurales étant particulièrement touchées par la pauvreté, l’insécurité alimentaire et le manque d’accès aux services de base. (…)
L’essence, nerf de la guerre ? Au Mali, les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, selon l’acronyme en arabe) ont décrété le 3 septembre un embargo sur les produits pétroliers en provenance du Sénégal, de la Mauritanie, de la Côte-d’Ivoire et de la Guinée. Ils ont immédiatement mis leur menace à exécution, en attaquant des camions-citernes sur la RN1 (qui relie Dakar à Bamako), la RN7 (entre Sikasso et la capitale) et la RN5 (qui aboutit à la frontière guinéenne). Les images de dizaines de poids lourds en flammes ont fait le tour des réseaux sociaux.
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(Merci à Jeanne.)
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