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Derrière la baisse des effectifs scolaires du premier degré se cachent des réalités très différentes : catastrophe démographique en métropole, explosion des effectifs à Mayotte, dédoublement de classes en Seine-Saint-Denis… Mais les chiffres les plus spectaculaires sont à chercher au niveau des fermetures d’établissements. C’est 5500 établissements qui ont fermé leurs portes (contre un peu moins de 1500 ouvertures).

À Trouville, les parents d’élèves se battent depuis des mois pour sauver une classe de l’école Delamare. Ils sont allés jusqu’à rencontrer Armelle Fellahi, la directrice académique du département, afin de plaider leur cause. Leur combat est loin d’être isolé : dans le Calvados, la nouvelle carte scolaire, dévoilée au printemps, prévoit 45 fermetures de classes pour seulement 23 ouvertures. En dix ans, le département normand a vu fondre ses effectifs du premier degré de près de 15 %, entraînant une lente érosion du tissu scolaire entre regroupements permanents de classes et fermetures définitives d’écoles (367 ouvriront à la rentrée 2025 contre plus de 500, dix ans plus tôt).  […]

Face à cette dégringolade continue, l’Éducation nationale s’adapte tant bien que mal : réorganisations incessantes des classes, fermetures en cascade, restructuration du maillage territorial. Le Figaro a analysé au niveau local cette évolution sur la dernière décennie, et dresse le bilan d’une adaptation contrainte qui bouleverse, année après année, le quotidien de nombreux Français. […]

Un indicateur qui masque cependant la gravité de la situation démographique, notamment grâce au  dispositif de dédoublement des classes  en grande section, CP et CE1 dans les écoles appartenant au Réseau éducation prioritaire (REP). Décidée après l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, cette mesure fait passer le nombre d’élèves par classe de 24 à 12 dans ces niveaux, critiques pour l’acquisition des fondamentaux. On compte aujourd’hui 7000 écoles REP ou REP+ sur un total d’environ 50 000 établissements du premier degré. Un poids suffisant pour doper artificiellement le nombre de classes sur la période. Entre 2015 et 2024, de nombreux départements affichent un solde de classes positif malgré une baisse quasi-systématique du nombre d’élèves. Tous secteurs confondus, il y a aujourd’hui en moyenne 22 élèves par classe en maternelle et 21,4 en élémentaire, des chiffres en baisse constante depuis les années 80. […]

Sur le plan des effectifs, la tendance est nette : en dix ans, plus de 600 000 élèves ont disparu du système, soit près de 10 % des inscrits recensés en 2015. Cette hémorragie cache toutefois de fortes disparités selon les territoires. Quelques départements échappent au déclin, à commencer par Mayotte, où les effectifs sont passés de 52 450 élèves en 2015 à 63 766 l’an dernier, soit une hausse de plus de 20 %. La Guyane suit avec +12 % sur la période. En métropole, les progressions demeurent marginales et ne concernent que le Val-d’Oise, la Haute-Savoie, l’Essonne et la Haute-Garonne.

Même la Seine-Saint-Denis, longtemps en croissance, a basculé dans le rouge. Après avoir franchi en 2021 le seuil des 200 000 élèves dans le public et le privé sous contrat, le département enregistre depuis une érosion légère de ses effectifs. Ailleurs, la chute est vertigineuse. Les Antilles françaises en sont l’exemple le plus frappant, avec plus de 20 % d’élèves en moins en dix ans. […]

Le Figaro

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