Ces dernières années, la prostitution de rue s’est transformée en profondeur dans ses principaux foyers, que ce soit au bois de Vincennes, (…) et bien sûr, au Bois de Boulogne. (…) Mais ce paysage, autrefois relativement maîtrisé, a ces dix dernières années plongé dans une précarité plus crue et plus sordide.
Le basculement s’est accéléré après la loi d’avril 2016 qui sanctionne désormais les clients d’actes sexuels d’une forte amende. Depuis, résume une responsable associative, «le CSP+ n’a plus envie de prendre de risques. Il préfère passer par Internet».(…) La clientèle a évolué : ce sont des Maghrébins, des Pakistanais, des Afghans. «Des livreurs Uber, beaucoup de migrants», observe un riverain. (…)
Pendant le Ramadan, les clients désertent. «Les prostituées confient unanimement qu’elles ont beaucoup moins de travail pendant cette période parce que les musulmans ne veulent plus venir», rapporte Jean-Luc Viguier. La clientèle s’est aussi rajeunie : «Le week-end, notamment le vendredi soir, nous voyons de très jeunes clients, à partir de 14 ans, souvent en bande»
