Le coup est rude pour la justice. Après seulement trois mois passés derrière les barreaux, un Albanais, Orlando G., l’un des principaux acteurs d’un retentissant trafic de cocaïne, a retrouvé la liberté.
Le 2 avril dernier, après presque deux ans d’enquête dans le milieu des marins-pêcheurs de Ouistreham (Calvados), les enquêteurs de la police judiciaire de Caen débutent une opération sensible. À distance, le « Lucky », un chalutier basé dans ce port normand, est observé et écouté alors qu’il file au large. Pas de pêche à la Saint-Jacques au programme cette nuit-là, mais la récupération de ballots de cocaïne largués par l’« Omicron », un cargo en provenance d’Amérique du Sud.
Plus de 600 kg au total sont chargés dans le bateau de pêche dans lequel Orlando G. est présent avec deux marins. La cocaïne, d’une valeur de plus de 40 millions d’euros à la revente, est ensuite transbordée dans une vedette rapide qui prend la direction de Tancarville (Seine-Maritime). […]
L’homme né en Albanie en 1998 est désormais placé sous contrôle judiciaire. En cause, une faute procédurale. Le magistrat chargé de statuer sur la détention d’Orlando G. avait mis en avant une accablante sonorisation posée sur le « Lucky » pour justifier son placement en détention. Or, cet enregistrement n’était pas encore coté dans le dossier d’instruction et n’aurait pas dû être évoqué par les magistrats. Ces derniers, comme les enquêteurs, craignent désormais de voir Orlando G. disparaître. […]
Selon Europol, « En France, les réseaux originaires de Balkans sont notamment très présents « dans les ports pour récupérer les arrivages de cocaïne »…
