Le rappeur s’est produit pour la première fois dans sa ville natale à l’occasion d’un spectacle gratuit organisé par le département de Seine-Saint-Denis. Le comportement ridicule du public a grandement entaché la soirée. (…)
Le DJ Milan Tavares a lancé les hostilités peu avant 19 heures. Dans la foule, des fans jouent aux cartes. D’autres, collégiens ou lycéens, se pensent malins à pousser tout le monde pour se frayer une place vers l’avant. La majorité des spectateurs se revendiquent Congolais, Algériens, Sénégalais, Ivoiriens, Maliens, ou Camerounais, lorsque le chauffeur de salle fait un tour des origines de chacun.
L’attente est longue. (…)
21 heures sonnent, tout le monde attend Tiakola. Mais l’ambiance est mauvaise. Des supposés fans en font tomber d’autres et retardent l’arrivée du chanteur, pourtant prêt à monter sur scène. Un premier débordement. « Je vous prie de bien vouloir vous calmer, sinon on ne pourra pas démarrer, leur demande le chauffeur de salle. Soyez bienveillants, le concert est gratuit. Il y a des enfants avec nous, des familles. Dites-moi si on est contraint d’annuler ? » (…)
Après ce rappel à l’ordre, qui dure une dizaine de minutes, Tiakola fait son entrée. Il commence son show, aux côtés de son DJ, avec son single Si j’savais, lequel est suivi de T.I.A. Le rappeur est toutefois obligé d’interrompre au milieu de la chanson. « On ne va pas gâcher ça, interpelle Tiakola. Faites doucement devant. Il y a des familles, des frères et sœurs. Sinon je ne pourrai pas continuer. Faites évacuer les gens s’il vous plaît. » Tiakola se transforme en gendarme, presque toute la soirée. (…)
Mais il est à chaque fois obligé d’interrompre sa performance pour mettre de l’ordre dans le désordre. Cela dure de nouveau plusieurs minutes. « On est là pour fêter, vous êtes là, vous faites la m…. », regrette l’un de ses collaborateurs. Des personnes en seraient venues aux mains dans la foule. Des chaussures volent, atterrissent sur les têtes de spectateurs n’ayant rien demandé à personne. Pire, une perruque est aperçue dans les airs. C’est un cirque à ciel ouvert. Une spectatrice, dans la foule, se permet de plaisanter : «Vous vous attendez à quoi, on est dans le 93.» Rires jaunes tout autour d’elle. (…)