Selon Le Point , l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin aurait tiré plusieurs millions d’euros de la revente de sa bibliothèque, notamment de documents liés à Napoléon. En 2008, un lot estimé à 400 000 € lui rapporte 1,1 million ; en 2013, une autre vente atteint 2,9 millions, soit le double de l’estimation. Certaines pièces “étaient passées à un moment dans les mains de dirigeants africains”, selon un expert.
Des proches s’étonnent : “Les prix sont partis dans des hauteurs vertigineuses. Le moindre bout de livre relié, qui valait 500 euros, s’arrachait à 8 000 euros.”
L’enquête révèle aussi un procédé classique de gonflage artificiel des prix : des acheteurs complices se manifestent à Drouot pour faire grimper les enchères. En 2013, Villepin vend un album original de Tintin pour 43 000 €, acheté par son ami Alexandre Djouhri, un intermédiaire sulfureux. La brigade financière enquête alors sur cette opération. “Je le paie et il le garde. Je le récupérerai en temps et en heure”, aurait dit Djouhri.
En parallèle, Villepin est cité dans l’affaire Aristophil, vaste escroquerie aux manuscrits. Il aurait conseillé un marchand condamné et touché des rémunérations opaques.
Enfin, entre décembre 2020 et mars 2021, il débourse 6,9 millions d’euros pour deux biens immobiliers à Paris, dont un duplex de 380 m² avenue Foch. Ces acquisitions s’ajoutent à une impressionnante collection d’œuvres d’art (Zao Wou-Ki, Soulages) et pourraient attirer l’attention du fisc en cas de candidature présidentielle.
