Regard foudroyant vers son client qui fixe le plancher, l’avocate tente la défense par l’attaque. « Vous êtes stupide, égoïste ou malveillant ? ». « Les trois à la fois » admet Ishak, 26 ans, jugé en comparution immédiate à Versailles (Yvelines), mardi, pour des « blessures involontaires par conducteur, avec circonstances aggravantes et en récidive ».
Ces deux voitures accidentées à hauteur d’Épône, dont la Fiat 500 de la victime, Nathalie. Un automobiliste qui venait de s’engager sur la bretelle d’accès a forcé le passage et percuté la Fiat par l’arrière. Lui s’immobilise un peu plus loin sur la bande d’arrêt d’urgence.
Après un tête-à-queue, Nathalie, la mère de famille, est bloquée contre la glissière, à contresens. Impossible de quitter le véhicule. Elle a un espoir, pourtant, l’espace d’un instant. L’auteur de l’accident semble avoir pris les choses en main : il vient de sortir son téléphone portable. Nathalie imagine, en toute logique, qu’il est en train d’alerter les secours.
Erreur ! Le chauffard vient simplement d’appeler… sa mère. Et disparaît dans la nature, sans un regard pour la victime. Quelques minutes plus tard, il fait signe à un véhicule, qui s’arrête le long de la bande d’arrêt d’urgence. Il explique qu’il vient de se faire agresser et doit aller à l’hôpital parce qu’il a mal à l’épaule.
Sur le trajet, vous avez téléphoné à votre employeur. Puis à votre mère. La personne vous a entendu dire : Je suis dans la merde. C’est la voiture du taf. Je vais me faire virer. Je ne peux pas parler, là ».
Le jeune homme, déjà connu pour du trafic de stupéfiants et des épisodes de conduite après consommation de drogue ou d’alcool, a été condamné à 14 mois de prison ferme. Son permis a été annulé. Il a l’interdiction de le repasser pendant un an.