Selon Le Figaro, l’Opéra Bastille devra fermer deux ans, de 2030 à 2032, pour des travaux de rénovation évalués à 400 millions d’euros, en raison de risques d’effondrement. « La scène peut s’écrouler », a alerté la ministre de la Culture Rachida Dati. Ce chantier pharaonique, équivalant à plus de la moitié du coût de construction initial (784 millions d’euros actuels), intervient alors que l’État subventionne déjà chaque billet à hauteur de 123 euros.
La Cour des comptes, dans un rapport d’octobre 2024, avait dénoncé la vétusté de la structure, pointant des problèmes d’étanchéité, de machinerie, de consommation énergétique (2700 tubes fluorescents) et d’infrastructures techniques.
Inauguré en 1989 à la demande de Mitterrand pour en faire un « Opéra moderne et populaire », Bastille est critiqué pour son architecture lourdaude. Même Mitterrand avouait : « L’Opéra Bastille, je n’aime pas ». Aucun président n’y est retourné depuis.
Malgré un bon taux de remplissage (92 %), l’opéra reste un colosse subventionné (99,8 M€ de l’État en 2023), visé par la critique sociale : « C’est de la redistribution à l’envers, on aide les riches et les CSP+ qui vont à l’Opéra ». L’institution doit aussi faire face à une désaffection culturelle : l’opéra semble avoir perdu la place qu’il occupait autrefois dans le paysage médiatique, désormais dominé par Beyoncé et Taylor Swift.