Selon Abnousse Shalmani, l’arrêt de l’émission Signes des Temps de Marc Weitzmann sur France Culture révèle un glissement inquiétant vers une pensée unique de gauche, où le débat contradictoire devient suspect. Diffusée depuis huit ans, l’émission était selon elle un rare espace d’échange honnête, pluraliste, parfois ambigu, mais toujours intelligent. Elle dénonce une décision politique et idéologique masquée par un prétexte de baisse d’audience (10 %, soit 223 000 auditeurs en moyenne), alors que la direction affirme que “nos programmes doivent rencontrer nos publics”.
L’essayiste met en cause notamment David Chavalarias, chercheur CNRS, pour avoir lancé une campagne de discrédit suite à son passage dans l’émission. Elle critique une logique de censure où la complexité – par exemple, condamner à la fois les pogroms du 7 octobre et la politique de Netanyahou – devient intolérable pour une frange idéologisée de France Culture. Elle évoque une “sombre affaire d’ego de gauche” et relie cet épisode à une volonté plus large d’”assainissement de l’espace public”, où l’opinion divergente devient automatiquement “fasciste”.
Elle conclut en regrettant ne pas avoir pris plus au sérieux les propos de Geoffroy de Lagasnerie en 2020, qui prônait ouvertement “un certain nombre de censures dans l’espace public” pour faire triompher les “opinions justes”. Pour Shalmani, Signes des Temps incarnait l’inverse : une mise en commun du savoir et un espace pour la nuance aujourd’hui supprimé.
