Coq au vin, bœuf bourguignon… La place de la gastronomie traditionnelle se réduit dans nos assiettes, au profit des burgers et autres kebabs. À qui la faute ?
Bœuf bourguignon, coq au vin, ratatouille, quiche lorraine… Ces incontournables de la gastronomie française sont-ils voués à disparaître de nos assiettes ? En France, la cuisine traditionnelle qui, dans l’imaginaire collectif, est héritée de nos grands-mères et partagée en famille séduit de moins en moins.
Un exemple emblématique : la blanquette de veau. Dans La France sous nos yeux (Seuil, 2021), les auteurs Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely montrent que les amateurs de ce ragoût mijoté à la sauce blanche se font moins nombreux.
Seuls 28 % des jeunes nés entre 1996 et 2002 apprécient encore ce classique de la gastronomie française. C’est 12 points de moins que chez les personnes nées avant 1956 (40 %).
Ces mutations inquiètent l’essayiste Pierre Valentin, qui alerte sur un possible risque de « déculturation culinaire ». Mangera-t-on encore français dans vingt ans, et saura-t-on encore cuisiner nos propres plats ? Les chiffres de l’Ifop invitent au doute. « Quand vous avez grandi dans un pays avec une couche yankee, que vous aimez la pizza et le kebab, que vous êtes attirés par la mode asiatique, il reste moins de place pour la blanquette, le bourguignon et la quiche lorraine », note Jérôme Fourquet, qui estime que cet appétit pour la cuisine étrangère devraient suivre ces jeunes générations « toute leur vie ».
S’éloigner de la cuisine française, c’est délaisser des pratiques alimentaires spécifiques, d’ailleurs classées au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco, comme c’est le cas du « repas gastronomique à la française ». (…)