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INFO LE PARISIEN (…) Il apparaît déjà que cette affaire comporte une dimension psy importante, voire potentiellement décisive. Cet aspect du dossier s’explique évidemment par le parcours, la personnalité et l’état psychique de l’auteur présumé de ce crime qualifié par la justice à ce stade de raciste, aussi violent que choquant. (…)

Dès le 29 avril à Pistoia en Italie, jour où Olivier Hadzovic s’est rendu à la police après quatre jours de cavale, l’assassin présumé du jeune Malien a été transféré de la prison de Prato à l’hôpital Santo Stefano de cette même ville. « Schizophrénie chronique », ont d’emblée posé comme diagnostic les médecins. Ils ont donc décidé de cette hospitalisation, en accord avec les psychiatres de la prison.

Dans un document italien, que Le Parisien-Aujourd’hui en France a pu consulter, une soignante italienne retrace l’état psychiatrique du suspect et son évolution, depuis ce 29 avril et jusqu’à la sortie du patient, remis aux policiers français le 9 mai à 13h10 au poste frontière de Menton, en vertu du mandat d’arrêt délivré contre Olivier Hadzovic.

Ce document daté du 9 mai rappelle l’état du Français à son arrivée à San Stefano : un « état psychopathologique avec symptômes psychotiques et possibilité de comportement auto-hétéro agressif ». En d’autres termes, une probabilité que le patient puisse faire courir un risque de violence pour lui-même ou autrui.

Toujours lors de son admission, Olivier Hazdovic est décrit comme « collaboratif » avec un « discours fluide » et une « logique préservée ». Les praticiens relèvent toutefois chez lui une certaine « perplexité » et des « réticences partielles concernant les événements récents », à savoir le crime de la mosquée. « Le patient, même quand on lui demande directement, a donné des réponses vagues et évasives », rapporte l’autrice du document. (…)

L’un des éléments les plus instructifs est dévoilé avec l’apparition d’un tableau clinique, « caractérisé par des voix de nature auto-hétéro agressives entendues il y a neuf ans ». En clair, le suspect entendrait des hallucinations auditives. De son côté, le Français affirme aux médecins italiens qu’il n’a « jamais » été traité par un service de santé mentale, ni suivi de psycho-pharmacothérapie. « Il a nié toute consommation récente ou passée de stupéfiants », consigne encore la soignante. (…)

Il est prématuré pour savoir si les premières suspicions de schizophrénie, mais aussi les voix et leurs injonctions, ou encore les hallucinations, ont interféré dans le comportement du suspect lors de son passage à l’acte. Une certitude, cela pèsera au moment de se prononcer sur l’absence ou l’existence d’une altération du discernement, voire d’une abolition.

Le Parisien

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