Sans grande surprise, malgré les dénégations de l’accusé, la cour d’assises de la Côte-d’Or a condamné Muhamad Usman à dix ans de réclusion pour le viol de Marie-Christine, une quinquagénaire dijonnaise, le 9 avril 2021.
Le jeune ressortissant pakistanais n’a, il est vrai, pas été très convaincant au cours des deux jours de débats. « Il n’a rien laissé transparaître », remarque l’avocate générale Marie-Eugénie Avazéri dans ses réquisitions. Pas d’émotion, pas d’empathie pour sa victime.
[…]Muhamad Usman est lui aussi englué dans une addiction. Au Pakistan, il prend jusqu’à 5 grammes de cocaïne par jour. Sa famille tente de le désintoxiquer et l’envoie un an en Arabie Saoudite. Là-bas, les cures sont radicales : les toxicomanes sont décapités.
« Je suis revenu après treize mois là-bas, mais j’ai retrouvé mes amis et un mois après, j’ai replongé », explique l’accusé. Deuxième tentative : sa famille l’envoie en Turquie, loin de ses mauvaises fréquentations. Mais l’aventure tourne court. Et Muhamad Usman emprunte la route terrible des migrants. Jusqu’à Paris puis Dijon.
« Pourquoi n’êtes-vous pas rentré auprès de votre famille au Pakistan », l’interroge la présidente Martinet. « Si j’y retourne, je vais retrouver mes amis drogués », assure-t-il. On sent que la famille n’est pas, ou n’est plus, un cocon protecteur pour lui, comme pour Marie-Christine. En fait, il semble surtout terriblement seul, ici où là-bas.
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