par ULI WINDISCH, professeur en sociologie, communication et médias à l’Université de Genève
L’accusation de racisme ne vise pas à combattre des idées mais à éviter le débat et de soulever les problèmes tus parce que gênants pour ceux qui les taisent. Se donner bonne conscience sans rechercher les causes des problèmes et des solutions amène les gens à suivre ceux qui posent ces problèmes de manière crue, abrupte, souvent exagérée, tout en les instrumentalisant politiquement. Ce serait le populisme: un autre terme tout aussi peu défini et qui sert également de simple accusation, sans effort de compréhension ni explication.
Le défi: réfléchir sérieusement et se demander comment communiquer, parler, écrire, sur ces problèmes brûlants et passionnels de manière aussi claire, ouverte, courageuse et responsable, en provoquant le moins d’effets pervers possible. La population doit sentir que l’on ne veut pas constamment cacher ou minimiser les problèmes mais que l’on est enfin décidé à les aborder de front et surtout à agir de manière déterminée pour les enrayer, même si tout le monde sait que résoudre des problèmes aussi difficiles n’est jamais aisé.
