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« En tant que musulman, je continuerai à faire tout ce que les décrets religieux exigent », a répondu le président à ses détracteurs, alors que la livre turque a perdu 45 % de sa valeur cette année, pénalisant notamment les ménages les plus modestes. […]

A contre-courant de la tendance mondiale, quand la plupart des banques centrales relèvent le loyer de l’argent pour juguler l’inflation, la Banque centrale de Turquie a baissé son taux directeur à quatre reprises en quatre mois, sous la pression de M. Erdogan. Résultat, la livre turque a perdu plus de 45 % de sa valeur face au dollar cette année, ce qui a fait grimper les prix des produits importés (énergie, matières premières, engrais, produits chimiques, médicaments, composants électroniques) indispensables aux entreprises turques, aux agriculteurs et aux ménages.

Ces derniers sont les grands perdants du « nouveau modèle économique » imposé par le président. Contrairement aux entrepreneurs, qui ont vu leurs exportations atteindre un niveau record en novembre – une hausse de 33,4 % par rapport à 2020 –, les Turcs accumulent les déconvenues. Leurs économies s’évaporent, leur pouvoir d’achat s’étiole, tandis que le coût des produits de base ne cesse de grimper.

Les foyers les plus modestes, qui formaient jusqu’ici le socle de l’électorat islamo-conservateur, n’arrivent plus à faire bouillir la marmite. A Istanbul, les files d’attente pour le pain sont visibles aussi bien dans la péninsule historique de Fatih que dans les quartiers périphériques de la mégapole de 16 millions d’habitants. […]

Le Monde

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