Le 12 décembre 2025, Rami voyage dans un autocar qui doit le transporter de Valencia à Paris. Lors du contrôle de la police aux frontières, au Perthus, il ne peut présenter de documents valables. En fait, depuis une condamnation pour vente de stupéfiants, il est sous le coup d’une interdiction du territoire français. Y pénétrer malgré tout constitue un délit. Il se retrouve donc une fois de plus devant le tribunal correctionnel de Perpignan.
- “Je voulais me rendre à Bruxelles depuis Paris”, explique-t-il par la voix d’un interprète.
- “Vous dites être Libyen, mais on vous connaît aussi sous une autre identité en tant que Tunisien”, s’étonne la présidente.
- “J’ai dit Tunisien en garde à vue, mais j’étais stressé. Je suis Libyen”.
Manifestement, le tribunal en doute. - “En tout cas, vous ne pouviez pas entrer en France.”
- “Mais je n’ai pas de passeport, pour aller à Bruxelles, je ne pouvais passer que par la route. J’ai vécu en Allemagne mais il y a trop de drogue alors j’étais venu en France…”
Pour y vendre de la coke… Mais nous ne sommes plus à un paradoxe près. - “Partout où vous êtes passé, vous avez commis des délits et avez été interdit de territoire, Italie, Espagne, Allemagne…”
- “Je ne savais pas. Mais vous savez, je suis très malade.”
- “Ce qui ne vous empêche pas de consommer coke et cannabis, puis-je lire dans votre dossier.”
“Il ne savait pas qu’il ne pouvait traverser le pays, plaide Me Bayekola, il n’y a donc aucun élément intentionnel de commettre un délit. Il est victime de son ignorance”.
Mais le tribunal suit les réquisitions : 4 mois d’emprisonnement ferme.






