Le génial meneur, champion du monde avec l’Allemagne en 2014, est désormais membre de l’AKP, le parti islamo-conservateur du président turc Recep Tayyip Erdogan. Le dernier épisode d’un virage vers ses origines, dans un contexte politique hautement tendu.
« Les footballeurs ne sont pas des politiciens. » Dans son autobiographie parue en 2017, Mesut Özil était catégorique. Huit ans plus tard, le 23 janvier dernier, l’ancien footballeur a été élu au sein du conseil décisionnel central de l’AKP, le « Parti de la justice et du développement », dirigé depuis 2002 par le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, qui fut son témoin de mariage en 2019.
Tout au long de cette année 2025, l’ancien meneur de jeu d’Arsenal, champion du monde avec l’Allemagne en 2014, a ensuite fait ses débuts « actifs » dans l’action politique, même si ces derniers ont été relativement discrets, limités à quelques apparitions publiques. Le 27 mars, gilet orange fluo sur le dos, on le retrouvait par exemple en train de distribuer des paquets de nourriture pour l’iftar, la rupture du jeûne pendant le ramadan. Autour de lui, des photographes et plusieurs membres de la branche jeune de l’AKP d’Istanbul.
[…]Paradoxale trajectoire, dès lors que celle de Mesut Özil, né en Allemagne, à Gelsenkirchen, en 1988, de parents originaires de Turquie mais eux aussi élevés en Allemagne (son père y est arrivé à l’âge de 2 ans et avait lui-même renoncé à la nationalité turque pour jouer avec les Espoirs allemands). En mars, après l’épisode Espressolab, Ali Mahir Basarr, le vice-président du CHP, l’avait raillé : « Mais pour quelle équipe nationale as-tu joué ? » Une façon pour l’opposant de rappeler un épisode qui colle aux basques du footballeur, comme un chewing-gum sous la chaussure.
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