Rachid B. la trentaine arrive à l’audience en chaise roulante, ses jambes gangrenées par le crack et la maladie ne lui permettant pas de se déplacer seul. À ses côtés se trouve Souleyman B., un Parisien de 18 ans recruté via les réseaux sociaux pour intégrer l’organisation criminelle afin d’y vendre des stupéfiants et de participer à une fusillade en région bruxelloise.
“J’ai appris qu’on pouvait contacter quelqu’un et avoir du travail en Belgique et c’est comme ça que je suis arrivé ici. C’était payé 300 euros par jour“, déclare ce dernier sur interrogation du juge de la 90e chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles, sur les raisons qui l’ont poussé à venir ici. “J’avais des problèmes en France, j’avais des amendes de train à payer. Mais pas qu’une, plusieurs !“, détaille le jeune homme sans antécédent correctionnel, sous le grand étonnement de la salle.
Car en l’espace de trois jours sur le territoire belge, Souleymane B. s’est retrouvé impliqué dans les tirs à l’arme de guerre qui ont frôlé l’estomac d’un tiers, rue du Lavoir à Bruxelles dans la nuit du 5 au 6 novembre.
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Ce phénomène des “expats du deal” ne se limite pas à la Belgique. Deux Belges ont ainsi été récemment arrêtés aux alentours de Marseille avec des kalachnikovs, ils étaient venus exécuter un contrat.
Quant à Souleymane B. et Rachid B., ils encourent la prison avec sursis pour le premier, du ferme pour le second.






