Plus d’un fruit et légumes sur deux, un bovin sur quatre et 60 % du miel sont importés en France, alors que ces denrées agricoles pourraient être produites sur notre territoire grâce à son climat favorable et ses terres fertiles. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard , n’y voit pas une fatalité et veut se battre. Elle lançait ce lundi matin, à Rungis, les conférences de la souveraineté alimentaire devant un parterre de responsables politiques et économiques du secteur parmi lesquels l’ancien ministre de l’Agriculture Stéphane Travert, le président de la Coopération agricole Dominique Chargé et l’ancien ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg. Annie Genevard plante d’emblée le décor.
« La guerre entre armées ramène avec elle la guerre des champs, a-t-elle averti. L’invasion de l’Ukraine l’a rappelé cruellement. Le blocus de la mer Noire et le bombardement des silos de grains ukrainiens ne doivent rien au hasard : en frappant ces cibles prioritaires, Moscou a fait flamber les prix mondiaux, affaibli le soutien des opinions européennes à Kiev, accru son influence sur des pays du Sud fragilisés, et dégagé, d’une même bombe, des recettes pour financer son appareil militaire » .
Dans tous les domaines agricoles et aquacoles, la France perd du terrain par rapport à ses concurrents étrangers. L’un des fleurons de l’économie française, qui faisait sa fierté dans les années 70-80, s’est petit à petit délité sous les effets du libre-échange sans garde-fou réel et de normes sociales et environnementales souvent décalées par rapport au quotidien des agriculteurs et à la concurrence internationale. Pour la première fois depuis 1977, la balance commerciale agricole et agroalimentaire française risque d’être déficitaire en 2025. […]








