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Accueilli légalement par la France en 2016 pour poursuivre ses recherches, le thésard en cinéma a reçu une obligation de quitter le territoire français deux ans plus tard. Malgré tout, il réalise des films et a même été nominé aux César.

Nader S. Ayache, 34 ans, est en doctorat en image numérique et réalité virtuelle à l’université Paris 8 et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis 2018. Dès qu’il entend une sirène de police, qu’il soit dans la rue ou dans le salon d’un ami, l’étudiant tunisien a le cœur qui se serre. La peur de voir toutes ses années de thèse et de liens tissés gâchées est toujours présente.

Streetpress

Un collectif de personnalités du monde du cinéma et universitaire dont Judith Chemla, Adèle Haenel ou encore Jacques Rancière demande la régularisation de toute urgence du cinéaste visé par une OQTF.

Libé

« On est sorti.e.s de la préfecture aujourd’hui, le 3 décembre, avec un récépissé avec autorisation de travail d’une durée de 3 mois, bientot le titre de sejour. Merci du fond du coeur à toute les personnes qui m’ont soutenu dans cette épreuve. Que la lutte continue, régularisation de tous les sans-papiers ! »

Dans une vidéo publiée sur Instagram, Nader Ayache annonce une « bonne nouvelle », expliquant avoir entre les mains un récépissé avec autorisation de travail de trois mois délivré par la préfecture. Le réalisateur, sous OQTF depuis 2019, en grève de la faim depuis le samedi 8 novembre, avait installé une tente devant le CNC pour protester contre sa situation irrégulière. Le jeune homme devrait en outre recevoir un titre de séjour maximum « dans un mois, avec autorisation de voyage », et donc, la possibilité pour lui de passer les fêtes de fin d’année en Tunisie, auprès de sa famille.


Ce jeudi 20 novembre, les températures ne dépassent pas les 6 degrés à Paris. La veille, des trombes d’eau et des bourrasques glaciales ont fait chuter les dernières feuilles mortes des platanes. Pourtant, malgré le froid mordant, Nader Ayache dort depuis quatre nuits dans une tente installée devant le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée). À l’intérieur sont entreposés deux lits de camp, des gourdes d’eau, mais pas la moindre denrée alimentaire. Le jeune homme de 35 ans, étudiant en cinéma et réalisateur, a en effet entamé une grève de la faim le samedi 8 novembre.

Le jour de notre rencontre, devant le 291, boulevard Raspail, dans le 14ᵉ arrondissement de Paris, Nader Ayache porte un pantalon de pluie, une veste de cuir et un keffieh. « J’ai trois couches en bas, et quatre en haut », sourit-il, les joues creusées, après son treizième jour sans s’alimenter. Le Tunisien, étudiant en thèse à l’université Paris 8, et réalisateur de documentaires, est en lutte pour obtenir un nouveau titre de séjour. Il est sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français) depuis 2019, pour avoir travaillé, avec son visa d’étudiant et un statut d’auto-entrepreneur. Or, le visa étudiant ne permet de travailler qu’en tant que salarié, et dans la limite des 60 % de la durée de travail annuelle.

Après son arrivée en toute légalité sur le territoire pour y suivre des cours d’audiovisuel, il se trouve en situation irrégulière à l’issue de l’expiration de sa carte de séjour temporaire en mai 2017. Il sollicite son renouvellement, mais, en 2019, l’OQTF est émise par le préfet des Hauts-de-Seine. Entre-temps, il obtient un master en recherche cinématographique, avant de se lancer dans une thèse de doctorat à Paris 8 sur le concept immersif, la réalité virtuelle, « en remontant du XIVᵉ siècle jusqu’à nos jours », précise-t-il. Pour cette thèse, qu’il vient de rendre, il a notamment réalisé La Renaissance, un court métrage documentaire sur Fadhel Messaoudi, maître de luth oriental. Un film de 55 minutes… présélectionné aux derniers César. Avant la soutenance prévue dans les prochains mois, probablement en février 2026, Nader a donc décidé de mener, dans sa chair, ce combat pour l’obtention d’un nouveau titre de séjour.

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Telerama

Plusieurs personnalités et organismes de l’industrie cinématographique se sont mobilisés pour empêcher l’expulsion du cinéaste tunisien Nader Ayache, en grève de la faim depuis bientôt un mois. Grâce à ce soutien, le réalisateur a reçu mercredi 3 décembre une autorisation de travail d’une durée de trois mois.

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