Trois jeunes Français, aujourd’hui âgés de 22 à 23 ans, demandent à la justice administrative d’obliger l’État à réexaminer leur dossier en vue d’un rapatriement depuis la Syrie et l’Irak. Conduits dans la zone tenue par l’organisation État islamique lorsqu’ils avaient 11 à 12 ans, ils affirment n’avoir « rien choisi ». Le tribunal administratif de Paris a tenu une audience fin novembre et doit rendre sa décision d’ici une quinzaine de jours, selon leur avocate, Me Marie Dosé.
Selon les éléments rappelés à l’audience, Youssef Boudouaia, Adem Clain et Amza Benabed ont grandi dans les camps kurdes après la chute du « califat ». Le ministère des Affaires étrangères avait rejeté leurs demandes en 2024, invoquant « la situation sur place, particulièrement complexe et dangereuse », rendant « les opérations de rapatriement extrêmement difficiles à mener ». Leur avocate dépeint des conditions de détention dégradées et des blessures graves, confirmées, pour deux d’entre eux, lors de visites sur place.
Les citations occupent une place centrale dans cette procédure. Me Marie Dosé affirme qu’il y a urgence pour « ces jeunes majeurs qui ont été emmenés en Syrie et qui n’ont rien choisi ». À propos de Youssef Boudouaia, elle décrit un jeune homme « handicapé », victime de « crises d’épilepsie tous les jours ». Concernant Amza Benabed, elle dénonce un transfert en Irak décidé par la France, destiné selon elle à « le condamner à mort avec une peine qui sera commuée en peine à perpétuité ». Le rapporteur public a quant à lui qualifié le refus de rapatriement de Youssef Boudouaia et d’Adem Clain d’« arbitraire ».
Les suites de l’enquête administrative portent désormais sur l’éventuel réexamen des dossiers, tandis que la situation d’Amza Benabed en Irak demeure au cœur des préoccupations de la défense. En septembre 2025, la France avait déjà rapatrié dix enfants et trois femmes, une première depuis juillet 2023, rappelant que des opérations ponctuelles restent possibles malgré les difficultés évoquées par le Quai d’Orsay.









