Dans le projet de loi qu’il compte déposer cette semaine, le ministre Jean-François Roberge, ministre responsable de la Laïcité, veut renforcer la laïcité dans les écoles privées subventionnées par l’État.
Pourtant, il n’y a pas si longtemps, le premier ministre refusait net de couper les vivres à la cinquantaine d’établissements privés religieux qui reçoivent chaque année environ 160 millions $ du trésor public, dont plusieurs sont d’héritage catholique.
La CAQ (Coalition avenir Québec, centre-droit) mettra finalement fin graduellement aux subventions publiques accordées aux écoles privées religieuses qui sélectionnent les élèves en fonction de leurs appartenance religieuse ou qui transmettent des contenus religieux sur les heures d’enseignement.
Mais le ministre responsable de la Laïcité ne s’arrêtera pas là. Il compte étendre l’interdiction des porter des signes religieux aux membres du personnel des établissements privés. À l’heure actuelle, cette règle ne s’applique qu’aux employés du réseau public. Les enseignants ou autres employés du privé qui affichent actuellement ouvertement leur foi pourront toutefois continuer de le faire grâce à une clause de droit acquis.
Rappelons qu’en plus d’interdire les professions de foi dans la rue et les signes religieux chez les futures éducatrices de CPE, Québec sonne également la fin des locaux de prières et du voile intégral dans les cégeps [équivalents des Lycées] et universités avec ce texte de loi. Mais tout indique que les vêtements couvrant le visage ne seront pas bannis de l’espace public.
Comme ce fut le cas pour la Loi 21 sur la laïcité de l’État, Québec utilisera la clause dérogatoire de manière préventive pour protéger sa nouvelle législation contre les poursuites judiciaires. Cet outil, renouvelable à tous les cinq ans, permet de se soustraire à la Charte canadienne des droits et libertés.







