Le tribunal correctionnel de Nantes a étudié, jeudi 13 novembre 2025, les flux financiers entre les associations Quai de la Mémoire et Pépinière jeunesse Nantes ouest, deux structures destinées aux jeunes du quartier Bellevue, et le compte personnel de leur ancien président, Brahim Hadj Chérif. Les associations percevaient respectivement 150 000 € et 177 000 €, tandis qu’un contrôle déclenché en 2017 révélait une absence de comptabilité, des justificatifs insuffisants, des virements croisés et des transferts vers le compte du responsable : 111 800 € depuis Quai de la Mémoire et 16 500 € depuis la Pépinière.
Selon les premiers éléments, « Il a reconnu avoir un train de vie démesuré à cette époque ». La présidente rappelle qu’il disait être rémunéré « en accord avec les autres (…) sans pouvoir fournir de contrat, ni donner accès à ses documents stockés sur un serveur ». L’enquête détaille aussi de nombreux achats de luxe et retraits en espèces. La procureure décrit « un mode de vie basé sur le mensonge et la fraude » et souligne qu’« il a été jusqu’à immatriculer un véhicule au nom de son fils mineur ».
Les investigations couvrent également la période 2019-2023, durant laquelle il est soupçonné d’avoir détourné plus de 135 000 € dans l’entreprise Beaulieu Services, ainsi qu’une Jaguar qu’il conservait en location jusqu’en 2024. En 2022, il avait organisé son licenciement via de faux documents, déclarant « 65 000 € » de revenus malgré un salaire de 2 000 €. Il doit aujourd’hui 36 875 €. La justice prononce deux ans de prison dont un an avec sursis probatoire, aménageable sous bracelet électronique, assortis d’une amende de 15 000 € et d’une interdiction définitive d’exercer dans une association recevant des fonds publics.







