À Ambarès-et-Lagrave, commune de 17.300 habitants située à une trentaine de minutes de Bordeaux, deux mosquées se sont installées en 2024, déclenchant une vive polémique locale. Le Centre musulman de Bordeaux (CMB) a ouvert sa mosquée en février après avoir racheté un établissement recevant du public. L’association Ibn Sina, dont le permis de construire avait été refusé, a officialisé le lieu de prière qu’elle occupait déjà dans une maison de 1200 m², désormais en cours de certification ERP.
Selon les premiers éléments, l’opposition municipale dénonce un manque de transparence. «Cela s’est fait en catimini, notre population est furieuse. Deux mosquées, c’est beaucoup. La ville n’a pas vocation à devenir la capitale des musulmans au sein de la métropole», affirme Stéphane Maveyraud. De son côté, le maire Nordine Guendez assume la régularisation : «leur salle (de prières, NDLR) existait déjà et passait sous les radars. Cette mise en conformité va nous permettre de faire face à des interlocuteurs connus». Ahmed Mahjoubi, président d’Ibn Sina, explique : «La communauté a grandi, nous sommes désormais une soixantaine de personnes le vendredi. Il est important de nous conformer aux règles en vigueur pour la sécurité de tous.»
D’après l’enquête, la situation nourrit désormais «fantasmes et tensions», comme le souligne le conseiller municipal David Poulain : «Le maire avait assuré qu’il nous informerait des évolutions de ces projets (…) mais nous les découvrons une nouvelle fois dans la presse.» Une rumeur circule en effet au sujet d’un possible troisième projet de mosquée, même si aucun élément concret ne vient pour l’instant confirmer cette hypothèse.







