Taha Oualidat est né en 2002 à Oujda, au Maroc. Il a trois sœurs, nées en 2005, 2010 et 2014. En échec scolaire, Taha fugue régulièrement, parfois pendant plusieurs jours, sans que personne ne sache vraiment où il part. Les parents de Taha Oualidat arrivent en France en décembre 2018 avec un visa touristique. Ils veulent, selon leurs dires, faire soigner des problèmes de strabisme et d’asthme de leur benjamine.
La mère reste sur place avec l’enfant tandis que le père retourne au Maroc. Le père revient en France avec ses trois autres enfants en juin 2019 après avoir obtenu un visa touristique Schengen par les autorités espagnoles. Mais très vite, son aîné, Taha, prend la fuite.
Taha, lui, est pris en charge par l’aide sociale à l’enfance (ASE) et accueilli dans un centre d’hébergement de la Croix-Rouge à Taverny (Val-d’Oise). Le Marocain de 17 ans raconte que sa mère est morte et se fait passer pour un mineur isolé pour «obtenir des papiers plus rapidement»
Le 31 août 2019, environ deux mois après son arrivée en France, Taha Oualidat viole une jeune femme de 22 ans dans la forêt de Taverny, non loin de son foyer d’hébergement. «Moi force vingt pour cent (sic), peut te tuer (sic)», répète-t-il à sa victime, tout en plaçant sous sa gorge un morceau de bois pointu.
Interpellé, il est incarcéré. Taha Oualidat retrouve la liberté au terme d’un invraisemblable fiasco judiciaire et administratif. Après avoir purgé sa peine de prison pour le viol commis en 2019, le Marocain est placé dans un centre de rétention administrative (CRA). Visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF), il doit en principe être expulsé vers son pays d’origine. Problème : les autorités françaises sont dans l’attente d’un laissez-passer consulaire du Maroc pour le renvoyer. Tout en reconnaissant sa dangerosité, un juge des libertés et de la détention autorise sa sortie de rétention et l’assigne à résidence dans un hôtel près d’Auxerre. Taha Oualidat ne s’y rendra jamais et se retrouve dans la nature début septembre 2024.
En septembre 2024, toute la famille Oualidat est en situation irrégulière sur le sol français. La mère, par exemple, est visée par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis juin 2020.
L’étude de sa ligne téléphonique montre aussi des déplacements dans le secteur du bois de Boulogne les 19, 20 et 21 septembre 2024. Qu’allait-il donc faire sur place ? Avait-il fait un «repérage» la veille du meurtre de Philippine ?










