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En Belgique, six chômeurs sur dix sont d’origine étrangère. Pour la première fois, des données détaillées révèlent les principales régions dont ils proviennent. Quelles sont les raisons de cette situation? Comment la Belgique pourrait-elle favoriser leur accès à l’emploi? Et risquent-ils de perdre leurs allocations l’an prochain? “Plus de la moitié des étrangers extra-européens vivant en Belgique sont au chômage depuis plus d’un an”, souligne Stijn Baert, professeur d’économie du travail à l’Université de Gand.

Pas moins de six bénéficiaires d’allocations de chômage sur dix en 2023 sont d’origine étrangère. Cela signifie que leur père ou leur mère possède une autre nationalité, ou qu’ils sont eux-mêmes nés avec une nationalité différente. Certains conservent encore cette nationalité, tandis que d’autres ont depuis acquis la nationalité belge. Ces données proviennent des chiffres communiqués par le ministre de l’Emploi, David Clarinval (MR), en réponse à une question de la députée PS Sophie Thémont.

Seuls 41,5 % des chômeurs ont des parents belges. Près de 13 % ont des origines en Afrique du Nord, notamment au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Libye ou en Mauritanie. Viennent ensuite les personnes issues du sud de l’UE, ainsi que celles originaires des pays voisins. En additionnant tous les chômeurs ayant des racines dans un autre État membre de l’Union européenne, on obtient 20,4 % du total. Autrement dit, un chômeur sur cinq a des origines au sein d’un autre pays de l’UE. Cette distinction est importante, car les études antérieures montrent que le taux d’emploi est le plus faible parmi les étrangers provenant de pays extérieurs à l’Union européenne.

Selon Stijn Baert, trois facteurs principaux expliquent pourquoi les étrangers en général, et ceux originaires de pays hors de l’Union européenne en particulier, rencontrent davantage de difficultés sur le marché du travail belge. “Premièrement, leur niveau de formation est globalement plus faible”, précise-t-il. “Ce qui est particulièrement frappant, c’est que les générations suivantes, les enfants de migrants, ne parviennent pas non plus à combler cet écart, contrairement à ce que l’on observe dans d’autres pays”, constate l’expert.

Deuxièmement, les filles issues de familles de migrants originaires de pays hors de l’Union européenne sont souvent moins incitées à poursuivre leurs études ou à exercer une activité professionnelle. “Sous cet angle, ces chiffres sont même plutôt flatteurs”, estime Stijn Baert. “Ils concernent le chômage, c’est-à-dire les personnes sans emploi mais en recherche active, alors que la situation est encore plus préoccupante en Belgique lorsqu’on examine le taux d’inactivité des personnes d’origine non européenne. Sur ce plan, nous sommes de loin les derniers de la classe européenne.”[…] Enfin, la discrimination joue également un rôle. […]

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