Neuf chevaux de trait, volés entre mai et juin 2025 dans le Doubs, le Territoire de Belfort et la Haute-Savoie, ont disparu dans la nuit et été chargés de force dans des camions pénétrant directement dans les champs. Quatre d’entre eux ont finalement été retrouvés “en bonne santé” en Roumanie. Ce trafic organisé entre la France et l’Europe de l’Est a provoqué un vif émoi : selon le procureur Cédric Logelin, “certains avaient même déclaré que ces vols de chevaux, c’était comme si on leur avait volé leur gosse”.
L’enquête menée par la gendarmerie française, en coopération avec la Roumanie, l’Allemagne, la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie, a permis d’identifier un réseau structuré. “On savait immédiatement que les chevaux comtois ne seraient pas revendus pour de la viande”, a précisé le procureur, “ils étaient utilisés pour leur robustesse très réputée dans les travaux de bardage en forêt.” Sept hommes ont été interpellés : trois en Roumanie, deux receleurs dans le Doubs et deux complices chargés des véhicules et des repérages.
Les éleveurs, profondément choqués, ont exprimé leur colère et leur peur. “C’est comme si on nous avait arraché un membre de la famille”, répètent certains. Derrière la technicité du trafic, se dessine la même impuissance : des campagnes livrées à elles-mêmes, où les voleurs opèrent sans entrave avant de filer à l’étranger. Le parquet de Besançon rappelle que “le vol commis en bande organisée” est passible de quinze ans de réclusion criminelle.
