Un magistrat a estimé, sous couvert d’anonymat, que la lutte contre le narcotrafic était perdue faute de renforts humains d’enquêteurs et techniques. Il a aussi déclaré que, sans moyens, à terme la société sera dépassée et contrainte d’utiliser des mesures non démocratiques. Le procureur général et la procureure de la République de Nîmes montent au créneau dans un communiqué de presse publié sur X ce mardi 14 octobre, après la publication d’un article de Midi Libre sur les craintes d’un magistrat concernant les moyens alloués à la lutte contre le narcotrafic.
“C’est foutu“. “Foutu ?“, “Oui, c’est totalement foutu en l’état“, disait ce magistrat dans nos colonnes. Des solutions ? “Il faut mettre des dizaines d’enquêteurs dans le Gard voire des centaines d’enquêteurs dans la région et des moyens techniques très importants notamment sur la téléphonie et les extractions des données. Ensuite, il faut réduire considérablement la masse de la procédure pour extraire ces données, cela demande des dizaines de pages de procédure, il faut les simplifier au maximum et en diminuer la lourdeur. De la même façon, la saisie des biens des trafiquants ou les sommes saisies doivent faire l’objet d’une simplification, c’est encore beaucoup trop lourd, il faut alléger“.[…]
Des déclarations tenues sous couvert d’anonymat par un magistrat qui font réagir Cécile Gensac, la procureure de la République de Nîmes et le procureur général Xavier Bonhomme qui tiennent “à s’élever contre les propos inadmissibles et dangereux.” […]
En 2024, des magistrats étaient montés au créneau à Aix-en-Provence sur la situation des tribunaux et une magistrate de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille avait déclaré devant une commission sénatoriale avait dit “Je crains que nous soyons en train de perdre la guerre contre les trafiquants à Marseille“.[…]