13/10/2025
Aidés par un interprète – l’un est Marocain, l’autre est Algérien – tous deux assurent avoir fait signe au chauffeur. Puis avoir couru après le bus jusqu’au feu suivant. Durant leurs auditions, ils avaient laissé entendre qu’ils avaient été laissés sur le bas-côté, parce qu’ils sont « arabes ». Le salarié de Keolis, lui-même Marocain, hoche la tête par dépit. Puis, il s’oblige à se lever pour assurer qu’il « n’y avait personne à l’arrêt » et qu’il a vu ses deux agresseurs dans son rétroviseur une fois au feu, l’un d’eux empoignant une pierre.
La porte s’ouvre, les insultes fusent puis les coups pleuvent malgré l’intervention d’une passagère, comme en témoigne la bande-son de la vidéo. Très vite et très fort. Le sang du chauffeur est projeté sur les vitres, le sol, et même la chaussée. Pourtant, les deux agresseurs, qui reconnaissent chacun « 4 à 5 coups (de poings) » disent ne pas le voir : « Quand on est partis, il ne saignait pas ». « Comment expliquez-vous que cela dégénère de cette façon ? », questionne alors la présidente. Les deux jeunes lycéens, arrivés depuis peu en France et scolarisés à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), n’ont rien à dire. « Nous sommes désolés », font-ils juste savoir par la voix de leur interprète.
[…]Deux ans de prison ont été requis par la procureure au nom d’un « ensauvagement inacceptable ». C’est finalement moins que la décision du tribunal qui a condamné les deux hommes à trois ans ferme avec mandat de dépôt, peine assortie pour l’un – sous OQTF – de l’interdiction définitive de séjour sur le territoire français. Une décision motivée, selon la présidente par « des faits d’une extrême gravité » dont « vos déclarations en audition et devant ce tribunal prouvent que vous n’avez absolument pas pris conscience ».
09/10/2025
