Outre-Rhin, l’Office fédéral de la police criminelle a constaté une augmentation de plus de 20% des actes antichrétiens à motivation politique entre 2023 et 2024. Et ce, sans compter les autres infractions, nombreuses et dont «la nature s’aggrave».
« C’est avec le cœur lourd que nous avons décidé de fermer l’église jusqu’à nouvel ordre. » Le 14 février dernier, la paroisse catholique St-Antonius de Gronau, ville de 50 000 habitants située en Rhénanie du Nord – Westphalie, tout près de la frontière avec les Pays-Bas , annonçait à ses fidèles que leur lieu de culte ne serait désormais plus ouvert que pour les offices religieux , en semaine et le week-end. Cette décision prenait sa source dans les actes de vandalisme « répétés » subis par St-Antonius : vol de plaques commémoratives et du sceptre d’une statue de la Vierge Marie datant du 17e siècle, détérioration du tabernacle, utilisation du baptistère comme « poubelle »… « Ce qui a fait déborder le vase, ce sont les insultes proférées par des personnes ivres à l’encontre des fidèles qui viennent chercher dans l’église un moment de silence, de recueillement et de prière » , ajoutait la paroisse, qui soulignait « travailler à un projet d’installation de caméras de surveillance dans l’église ».
La paroisse St-Antonius n’est pas la seule à être confrontée à cette problématique. « Les gens n’ont plus de respect pour le sacré », s’indigne une habitante de ce pays où la moitié de la population se déclare pourtant chrétienne. À la fin de l’été, Matthias Kopp, porte-parole de la conférence épiscopale allemande, évoquait dans la presse une « aggravation de la nature » des dommages causés aux lieux de culte, dénonçant une « hostilité ouverte contre le christianisme». […]
« De nombreux actes constituent clairement des actes antichrétiens, mais ne sont pas retenus dans les chiffres officiels », affirme Anja Hoffmann, la directrice de l’Oidac (l’Observatoire de l’intolérance et la discrimination contre les chrétiens en Europe).
Rejoignant le porte-parole de la conférence épiscopale allemande, Anja Hoffmann estime que « la nature et la gravité du vandalisme se sont aggravées récemment ». « Il ne s’agit plus seulement de petits graffitis ou de dégâts mineurs. Nous parlons ici de bibles brûlées, de têtes de statues coupées, de confessionnaux détruits », souligne celle qui déplore le fait que de « très nombreuses »églises confrontées à de tels actes finissent par fermer leurs portes, comme à Gronau. » […]