Le Conseil d’État a tranché : Arnaud Mimran, 53 ans, ne sera plus soumis à des fouilles intégrales après chaque parloir à la prison de Troyes-Lavau, où il attend son procès pour trois homicides. Incarcéré depuis 2016, le financier déchu se plaignait d’un traitement « humiliant » et nuisible à « son état de santé psychique et mental ». Selon sa requête, ces fouilles répétées l’auraient découragé « d’exercer son droit à la promenade et à des contacts familiaux ».
Depuis son arrivée dans cet établissement, il aurait subi « plus de 80 fouilles intégrales », soit environ neuf par mois, détaille l’arrêt du Conseil d’État. Les juges estiment qu’aucun élément ne justifie le maintien d’un tel régime, les risques d’introduction d’objets, notamment de téléphones, n’étant pas établis. En revanche, la haute juridiction a confirmé le maintien de son isolement, jugé compatible avec son état de santé.
Mimran, condamné à treize ans de réclusion en 2022 pour la séquestration d’un financier suisse, doit encore comparaître pour deux meurtres — celui de Samy Souied, figure de la « fraude du siècle » à la taxe carbone, et d’Albert Taieb, tué de plusieurs coups de couteau — ainsi que pour complicité dans l’assassinat de son ex-beau-père, le milliardaire Claude Dray. Une chute spectaculaire pour celui que la presse surnommait jadis le « golden boy » des années fastes du carbone.