Dans La France éternelle, l’archéologue Jean-Paul Demoule s’attaque frontalement au mythe d’une identité figée. “Il était une fois, il y a un million d’années, l’arrivée des premiers hominidés sur le sol actuellement français”, écrit Marion Rousset dans Télérama, citant un essai qui plonge “au fond des âges”. Selon Demoule, “dès la préhistoire, on peut dire que les sapiens ‘grand-remplacent’ les néandertaliens” — une formule volontairement provocatrice, destinée à rappeler que le brassage des peuples constitue la norme, non l’exception.
L’auteur, figure majeure de l’archéologie française, retrace “des néandertaliens qui se mélangent aux sapiens jusqu’aux récentes vagues d’immigration”. En opposant la longue durée à la crispation identitaire contemporaine, il démonte ce qu’il appelle “les fantasmes du récit national”. Loin d’une “France éternelle”, il décrit un territoire sans cesse recomposé par les migrations, les échanges et les métissages : “De tout temps, une France métissée — en l’occurrence, ce n’est pas qu’une formule.”