Le 1er octobre, Reporters sans frontières a saisi l’Arcom afin de « sanctionner » CNews pour son rôle dans une « campagne de dénigrement » visant les auteurs du livre Une nuit en France, enquête publiée chez Grasset sur la nuit du meurtre de Thomas à Crépol en mars 2023. Selon RSF, la chaîne du groupe Bolloré a « étrillé l’ouvrage, ses auteurs et leur version des faits dans au moins 27 émissions », déclenchant en mars 2025 une vague de menaces et de harcèlement contre les journalistes Jean-Michel Decugis et Marc Leplongeon, ainsi que la romancière Pauline Guéna.
L’ONG dénonce un « lynchage sérialisé sur une semaine », là où « aucune autre chaîne d’information ne traitait ce sujet avec une telle récurrence ». Son directeur général, Thibaut Bruttin, accuse : « Ceux qui mettent des cibles sur le dos des journalistes sont bel et bien les intervenants de CNews, qui se nourrissent de la rancœur citoyenne et transforment cette chaîne en véritable média de la haine. » RSF exige que l’Arcom fasse preuve « de plus de fermeté », rappelant que CNews a déjà été condamnée à plusieurs reprises.
Les auteurs, qui ont porté plainte pour menaces de mort et injures, remettaient en cause la thèse d’un « francocide » brandie par une partie de la droite et de l’extrême droite, lesquelles avaient fait de la mort de Thomas – poignardé à 16 ans lors d’un bal rural – l’emblème d’une insécurité importée des « quartiers urbains défavorisés ». Quatorze jeunes, dont certains mineurs, sont mis en examen pour « homicide volontaire et tentative d’homicides volontaires en bande organisée », mais tous nient avoir porté le coup fatal.
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