À l’Assemblée nationale, la commission d’enquête voulue par Laurent Wauquiez sur les « liens supposés entre La France insoumise et les réseaux islamistes » tourne au fiasco. Pour la deuxième fois, l’élection de son président a été repoussée, de peur que le député LFI Aymeric Caron, seul candidat déclaré, ne s’impose.
La droite, en initiatrice, devait garder le rapporteur mais céder la présidence à l’opposition. Faute de candidat RN ou UDR, Caron se retrouvait favori. Furieux, il dénonce « une nouvelle tentative de hold-up démocratique » et des manœuvres « totalement antidémocratiques et contraires aux usages de l’Assemblée ». La présidente du groupe LFI Mathilde Panot ironise : « Autant dire qu’il n’y a déjà plus de commission d’enquête à l’heure où on se parle ». Manuel Bompard enfonce le clou : « Le naufrage est total ».
LFI promet, si Caron prenait la présidence, d’élargir les investigations aux « liens avec le terrorisme notamment de l’extrême droite, mais aussi de la droite », selon Panot. Hadrien Clouet ajoute : « Lorsqu’on enquête sur les réseaux d’armes et sur certains attentats, on se retrouve souvent avec des personnes issues de ce bord-là ». Le calendrier, lui, est déjà serré : le rapport doit être rendu le 4 décembre, laissant à peine deux mois pour les auditions.