Ce lundi, débutera à Dunkerque le procès de l’assassinat de Philippe Coopman, en avril 2024. Il faudra quatre jours pour juger les trois adolescents impliqués, dans un contexte de tensions encore vives. (…) Cette nuit funeste du 16 avril, trois jeunes avaient tendu un piège sur « Coco » pour une relation tarifée avec une gamine de 15 ans. Un rendez-vous est donné. Les trois attendent le « pigeon » sous les arcades du Carrefour Contact. Un jeune homme passe. Ils appellent le numéro laissé sur le site « Coco ». Concomitamment, Philippe Coopman répond à un appel. Les trois lui tombent dessus, l’aspergent de gaz lacrymogène. Déchaînement de violence. Philippe Coopman meurt sous les coups. (…)
Deux mineurs de 14 et 15 ans sont interpellés le 16 avril. Ils reconnaissent leur implication. Un troisième, en cours d’identification, est encore dans la nature. Alors que la police s’apprête à l’appréhender, les Grand-Synthois ont été plus prompts à se faire justice soi-même. Dans cette ambiance de far-west, le samedi suivant le meurtre, le troisième suspect, âgé de 15 ans, cousin de l’un des deux impliqués, est enlevé en bas de chez lui à Grande-Synthe, déshabillé, battu. Sur son lit d’hôpital, il envoie sur les réseaux sociaux des selfies de sa figure amochée, boursouflée. (…) Ultimes représailles, le 3 mai, la mère d’un des mineurs impliqué a reçu un coup de poing au visage, lui cassant le nez, au pied de son immeuble. Un des frères de Philippe Coopman a été identifié par la justice. (…)
Dans cette affaire, le très jeune âge des suspects a provoqué la stupéfaction. Les trois adolescents sont décrits comme complètement déstructurés, livrés à eux-mêmes depuis des années déjà, avec des parents défaillants. Ils étaient suivis par la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) pour de la petite délinquance, des bricoles. Mais rien qui pouvait laisser présager une flambée de violence.
Dans ce procès sur quatre jours, la tension sera palpable. Les plaies sont encore à vif. L’attitude désinvolte des prévenus, les insultes, les accrochages survenus lors des audiences successives de renvoi, au point de les faire expulser du box, font craindre la survenue d’incidents avec de nombreuses parties civiles qui seront à fleur de peau. (…)
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