Le centre commercial du centre de la capitale enregistre une hausse importante de la délinquance depuis avril, selon la préfecture de police de Paris. Avec un retour du niveau de violence comparable à celui qu’il était il y a dix ans.
Il est 11h30 ce samedi, place Carrée en plein cœur du quartier du Forum des Halles à Paris (Ier arrondissement). Un homme, pantalon sur les chevilles, se penche pour ramasser au sol un mégot. Triomphant, il allume son butin avec un briquet avant de s’engouffrer en sautillant dans la galerie. Un vigile suit du regard le manège au milieu des badauds dans le centre commercial le plus fréquenté d’Europe selon son exploitant, Westfield. « C’est un toxicomane, hausse-t-il des épaules avant de parler dans son talkie-walkie. On ne peut pas faire grand-chose. C’est à la police d’intervenir. »
Comme lui, des dizaines de vigiles, reconnaissables à leurs gilets jaune fluo, sont répartis dans les artères et les étages du centre pour assurer du bon déroulement de la journée. Les enseignes les plus sensibles que compte le centre (parfumerie, téléphonie…) ajoutent au dispositif leurs propres vigiles. Un bip installé dans les 145 boutiques permet d’alerter la sécurité qui est censée intervenir immédiatement. « Dans les faits, on rattrape souvent les voleurs avant eux, le temps que l’alerte parvienne au central », nuance une commerçante.
Malgré ces précautions, comme le relève la préfecture de police, cette zone du centre de Paris, très prisée des touristes, enregistre une hausse inquiétante des actes délictueux depuis le mois d’avril. À tel point que la procureure de Paris vient de lancer une cellule spéciale destinée à coordonner les actions de lutte contre le trafic de drogue et les vols avec violence dans ce quartier emblématique de la capitale. […]
Franchement le lieu est très agréable en journée mais passé une certaine heure, on ne se promène plus ici. Surtout là-bas. » Sandra pointe du doigt le jardin entre la canopée et l’église Saint-Eustache. « On y fume continuellement du cannabis, on se croirait à Amsterdam à la plus belle époque. » […]