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Quatre fusillades en trois semaines. D’abord Chenôve, le 26 août, Marsannay-la-Côte, le 5 septembre et enfin Dijon, le 7 place de la République et le 17 septembre dans le quartier de l’Auditorium. En tout, onze incidents du genre ont été recensés cette année dans la métropole. Avec dix blessés et trois morts, le bilan commence à être conséquent et à inquiéter de plus en plus habitants et politiques.

Ce samedi matin à Chenôve, la ville et ses habitants semblent encore groggy. La dernière fusillade, perpétrée à quelques kilomètres ce 17 septembre, a réveillé les peurs enfouies depuis trop peu de temps. En mai dernier, le meurtre d’Anas Benzime, un rappeur local apprécié du quartier, avait bouleversé les riverains. (…)

On en a marre de l’insécurité“, exprime par exemple Andrée, une retraitée, au bord des larmes. “On voudrait vivre en paix, parce que quand on sort le soir on n’est pas tranquille. Il y a des coups de feu partout.” Séverine aussi, est venue dire stop : “Je ne me sens pas trop concernée car j’habite en retrait de Chenôve, mais c’est (pour) mon fils, je veux qu’il soit en sécurité quand il sort. On ne sait jamais, (on peut) se prendre une balle perdue. Si j’avais le permis je serais déjà partie.” Elisabetta est serveuse dans une brasserie située juste à côté. Si elle n’observe pas de craintes du côté des clients qui continuent de fréquenter l’établissement, elle nourrit quand même quelques inquiétudes. “En tant qu’habitants du quartier, on a des réticences pour sortir tard le soir“, explique-t-elle. “On a des enfants aussi donc on essaye de les prévenir.

D’autres en revanche, comme Andreas tiennent à relativiser : “Dijon ce n’est pas Chicago. Je ne me sens pas concerné. Cela ne concerne pas les civils. Ce sont des histoires entre personnes impliquées dans des trafics, généralement.” (…)

Pour rassurer les habitants, l’élu a d’ailleurs confié qu’une compagnie républicaine de sécurité (CRS) restera à Chenôve “à demeure, tant que les investigations n’auront pas été menées à terme”. Cela implique des patrouilles et une présence des forces de l’ordre renforcée sur le secteur “pour un temps beaucoup plus long que celui que nous connaissons” (…)

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Marie est arrivée en avance. Cette retraitée vit à Chenove depuis 1967, et elle est très attachée à sa ville. “J’adore Chenôve bien sûr, mais je commence à avoir peur. Avant c’était une ville tranquille, maintenant, on peut passer en voiture et se prendre une balle !” (…)

Juste à côté, Nouredine est venu en famille, avec son épouse et ses deux fils. Lui aussi décrit la peur qu’il éprouve pour ses enfants, particulièrement son adolescent, Youcef. “On se méfie quand Youcef rentre du sport après vingt heures, on est vigilants”, souffle le père de famille. Youcef lui-même confie avoir parfois peur, et son choc à la découverte de chaque nouvelle fusillade. “C’était important d’être présent pour dire non à la violence surtout”, souligne Nourdine. “Et pour montrer aussi la diversité qui existe à Chenove.” (…)

L’édile a rendu hommage aux deux victimes chenevelières Anass Benzine et d’Abdel Majid Sabri, avant de remercier la directrice de cabinet du préfet, présente sur place.

France Bleu


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