Extraits de l’interview de Mme Comyn par Le Point.
Le Point : Dans ses antécédents, il avait été condamné dix fois. On apprend au fil de l’instruction que les deux dernières fois, il avait écopé de deux mois et trois mois de prison. C’était en 2016 pour outrage, rébellion et port d’arme blanche, puis en 2018 pour conduite en état d’ivresse sous stupéfiant et sans permis. Comment analysez-vous cela ?
Mme COMYN : “Le problème initial, ce sont les sanctions qui sont trop légères. C’est toujours la même population. Ces gars-là, ils sont punis, ils ressortent. Ils vont avoir du sursis, ou trois mois, un an. Ils sortent avec un grand sourire. En fait, il ne se passe rien. L’État français est défaillant dès le départ et ce, depuis quarante ans. Je pense sincèrement, mais vraiment du fond du cœur, qu’on a donné le permis de tuer à cet homme. La banalisation fait qu’on monte à chaque fois d’un cran dans la violence. Je pense sincèrement que la justice a été le fossoyeur de mon époux et de notre famille. Nous, les victimes, on prend réellement perpétuité. Mais lui, qu’est-ce qu’il va prendre ? Il va prendre dix ans ? Ou même pas. Si ça se trouve, il va prendre cinq ans, six ans, et il sera libéré.
Les investigations sur le décès de votre mari sont encore en cours. Qu’attendez-vous de la justice ?
Ce que j’attends de la justice, c’est qu’il soit réellement puni. Et qu’il fasse le maximum qu’il puisse faire. Et qu’à l’issue, il soit expulsé, il n’a rien à faire en France, il ne fera jamais rien, il ne s’intégrera jamais.
Lors de cet hommage, vous aviez aussi évoqué 1981, la date de l’abolition de la peine de mort, en disant que « 1981 n’aurait jamais dû exister ». Est-ce que vous avez toujours la même position ?
Je n’ai pas du tout changé. Les multirécidivistes, et notamment les criminels qui ressortent et qui recommencent, ils n’ont pas le droit de vie, parce qu’ils se sont permis d’enlever des vies. Je pense que c’est rendre justice que de ne pas libérer ces gens-là et, effectivement, de leur rendre la pareille.
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