« Son proxénète est arrivé libre et est reparti libre ! ». « Il s’agit d’une énième affaire qui vient mettre en exergue l’impuissance du système judiciaire face à la prostitution des mineures ! » Avocat de la mère de Lisa (le prénom a été changé), pas encore 16 ans, et de l’association Nos ados oubliés, Me Pierre Debuisson était dépité après la condamnation, le 18 juillet, à quatre ans de prison dont trois avec sursis probatoire, de Dorian, 22 ans. Le proxénète au casier jusqu’alors vierge effectuera sa peine sous bracelet électronique, avec également obligation de soins et de travail.
C’est en voyant des photos de Lisa, une jeune fille confiée à l’aide sociale à l’enfance du Gard et interdite de séjour dans la cité phocéenne par la justice, sur un site « d’escort » que la brigade des mineurs a pu placer son proxénète en garde à vue avant un jugement en comparution immédiate.
Adolescente en déshérence qui a déjà été utilisée par des réseaux de trafiquants de stupéfiants, victime de viols en foyer et d’un premier proxénète condamné à quatre ans ferme, Lisa se prostitue depuis l’âge de 11 ou 12 ans sans que sa mère, la justice ou la protection de l’enfance ne parvienne à la sortir de cet enfer.
« Dorian est dans sa vie depuis plusieurs mois alors qu’il est majeur, il la prostitue… Pourtant, la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) le qualifie de conjoint, tout le monde tolère cette relation, c’est aberrant », souligne Jennifer Pailhé, présidente de l’association Nos ados oubliés. « Cette jeune fille fait partie de toutes ces adolescentes pour lesquelles on alerte la justice. Son proxénète est condamné, mais pour elle aucune décision n’est prise alors qu’elle est dans le déni total. » […]
Le Parisien (Article intégral)
