En présence de la victime, le prévenu nie tout en bloc, ce jeudi 24 juillet, à la barre du tribunal correctionnel de Libourne. « Tout ce que j’ai entendu est faux », affirme le jeune homme de 26 ans, originaire du Maroc. (…)
Prévenu et victime vivaient sous le même toit, dans un squat. Ce soir-là, le prévenu range des bières dans le frigo installé dans la chambre de la victime qui n’apprécie pas. « Ils m’ont interdit l’alcool car c’est haram », explique-t-il. La dispute éclate, dégénère, et le prévenu finit par porter cinq coups de couteau. (…)
La victime est retrouvée assise, « baignant dans son sang », lit le président d’audience. Le dos, le cou, la hanche et les avant-bras couverts de plaies profondes. Transporté à l’hôpital, l’homme se voit prescrire douze jours d’incapacité totale de travail. Le prévenu présente lui aussi des blessures : une fracture du nez, assortie de six jours d’incapacité. (…)
« Le sujet sensible à Libourne, c’est la traite d’êtres humains », alerte-t-il. Son client vivait dans un « T3 de 65 m² avec 15 autres personnes », chacune payant « entre 100 et 300 euros ». L’avocat de la défense dénonce des manipulations : ni de cuisine, ni de salle à manger et un frigo déplacé dans la chambre de la victime, « pour créer des tensions » et forcer le prévenu à partir pour louer l’endroit à « trois autres personnes », indique ce dernier. La propriétaire, connue comme marchande de sommeil, est visée par une enquête de la gendarmerie.
Pour l’agression à l’arme blanche, le prévenu a été condamné à deux ans de prison ferme, avec maintien en détention. Sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français, il écope également d’une interdiction de territoire pendant dix ans, ainsi que d’une interdiction de détenir ou porter une arme pendant cinq ans.