Ce jeudi, la dernière des seize statues ornant la base de la flèche de Notre-Dame de Paris a retrouvé sa place, six ans après l’incendie qui a ravagé la cathédrale. Sculptée en cuivre, cette figure de Saint-Thomas, haute de trois mètres et pesant un peu plus de 100 kg, a été bénie par Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, avant d’être hissée par une imposante grue au sommet de l’édifice. Ces grandes statues avaient commencé à être réinstallées sur la cathédrale le 23 juin. Elles avaient été décrochées le 11 avril 2019 pour être restaurées en atelier.
Le grutage d’aujourd’hui marque un moment fort dans la restauration de la cathédrale, ravagée par les flammes le 15 avril 2019. Les seize statues, conçues au XIXe siècle par Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume, avaient été retirées seulement quatre jours avant l’incendie pour être restaurées en Dordogne. Un hasard du calendrier qui a sans doute sauvé ces œuvres.

«C’est un symbole très fort de revoir toutes les statues là-haut puisque ce sont quasiment les seules survivantes de la flèche, avec le coq, mais qui, lui, est très abîmé», souligne Marie-Hélène Didier, conservatrice générale du patrimoine et conservatrice des monuments historiques à la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France. «C’est presque un miracle», ajoute-t-elle.
Les statues, dessinées par Viollet-le-Duc, représentent les douze apôtres et les symboles des quatre évangélistes (le lion, le taureau, l’ange et l’aigle). La dernière à avoir été reposée ce jeudi est celle de Saint-Thomas, une figure singulière : elle porte les traits de Viollet-le-Duc lui-même. «C’est parce que Saint-Thomas est le patron des architectes que, parmi les 12 statues d’apôtres, c’est celle-ci qui a le visage de Viollet-le-Duc», explique Philippe Jost, président de Rebâtir Notre-Dame de Paris. […]