Avec des dizaines de millions de touristes chaque année et des résidents étrangers qui représentent près de 3% de la population du pays, les non-Japonais sont devenus en l’espace de quelques années très visibles sur l’archipel nippon. Et cela commence à poser problème à certains citoyens japonais, qui disent de plus en plus ouvertement craindre pour leur sécurité et la survie de leur nation. Comme cette candidate aux élections sénatoriales du 20 juillet, qui hurle “Les Japonais d’abord” lors d’un rassemblement récent sur une place de Tokyo.
La tendance “marre des étrangers”, à qui on reproche de ne rien respecter et de profiter de la générosité du Japon, monte depuis des mois sur les réseaux sociaux : pour une partie croissante de la population, il y a sur l’archipel trop de résidents non-japonais, trop de touristes étrangers. “Les Chinois qui vivent dans mon immeuble déposent leurs ordures encombrantes à même le sol, sans appeler les services compétents ni payer la taxe de ramassage, affirme ainsi une habitante de Tokyo, Akiko, la trentaine. Je ne veux pas que ce genre d’étrangers perturbateurs viennent au Japon.” “Il y a de moins en moins de naissances de bébés japonais, mais un nombre croissant d’étrangers viennent ici. Le Japon risque de ne plus être le Japon des Japonais.” ajoute-t-elle.
Ce sentiment d’invasion alimente les discours politiques. Le jeune parti Sanseito en a fait son cheval de bataille et gagne en popularité. “Notre slogan est ‘les Japonais d’abord’, indique le président du parti, Sohei Kamiya. Nous ne voulons pas des immigrés qui s’installent pour remplacer des Japonais, mais seulement accueillir des travailleurs étrangers à titre temporaire.” Et face à ce succès nationaliste, les autres partis de droite embrayent sur le même thème, désormais appelé “le problème des étrangers”.