Le 11 novembre prochain, Boualem Bensaïd fera un pas supplémentaire vers la soixantaine. Cet homme de nationalité algérienne fêtera ce jour-là son 58e anniversaire. En liberté. Une première pour lui depuis 1995, l’année où il a semé la terreur dans Paris avec ses comparses du Groupe islamique armé (GIA). Après presque trois décennies derrière les barreaux, Boualem Bensaïd sera libéré le 1er août puis extradé définitivement vers son pays d’origine, relate l’Agence France-Presse (AFP) ce vendredi. (…)
La fin de sa période de sûreté, Boualem Bensaïd l’atteint en 2017. Il dépose une première demande de libération conditionnelle. Refusée. Les trois suivantes sont, elles aussi, balayées. (…) Le feu vert de la Cour d’appel survient finalement dans un arrêt datant de jeudi. Sollicité, Me Romain Ruiz, l’un des avocats de Boualem Bensaïd, se félicite et assure que « cette libération est un espoir pour tous ceux qui luttent contre la prison à vie et pour la libération des prisonniers politiques ».
Contexte (article de 2015) :
Le 25 juillet 1995, une bombe explosait dans le RER B à la station Saint-Michel, tuant 8 passagers et faisant 120 blessés. L’attentat commandité par le Groupe Islamique Armé (GIA), pour punir la France de son soutien à Alger sera le premier d’une vague d’attentats islamistes. (…)
L’engin explosif, placé sous un siège, composé de poudre noire, de chlorate de soude, d’écrous, de vis et de clous, n’a pas manqué son objectif, tuer. Sept morts dans les heures qui suivirent : Annie Aupeix, Maria-Isabel Barbosa, Véronique Brocheriou, Maria-Odette Fereira, Sandrine Girier-Dufournier, Jean Groll, Alexandre Hurtaud. Pierre Henri Froment, lui, décédera, après bien des souffrances, en novembre, au moment où sa femme mettra au monde leur deuxième fille.
Les principaux responsables sont aujourd’hui morts ou en prison. Khaled Kelkal, 24 ans, suspecté d’avoir participé à la série d’attentats, sera abattu par les gendarmes le 29 septembre 1995. Son complice, Karim Koussa, ainsi que d’autres membres du réseau terroriste – Boualem Bensaïd, Smaïn Aït Ali Belkacem et Rachid Ramda – seront jugés et condamnés. Djamel Zitouni et Ali Touchent, chefs présumés du GIA algérien, tués en Algérie. Smaïn Aït Ali Belkacem, condamné en 2002 à la réclusion à perpétuité, a refait parler de lui à l’occasion des attentats parisiens de janvier : Amédy Coulibaly, le preneur d’otages de l’épicerie casher, et l’un des frères Kouachi, les tireurs de Charlie Hebdo, avaient été arrêtés en 2010, soupçonnés de préparer son évasion.