10/07
Jugés après l’agression d’un praticien de SOS Médecins la semaine dernière à Lille (Nord), deux hommes ont été condamnés à un an de prison sous bracelet électronique.
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Le 2 juillet, Nassim et son oncle Zakaria se présentent à l’accueil de SOS Médecins à Lille. Quelques heures plus tôt, la sœur du premier a consulté le docteur B. pour une gastro-entérite. Elle aurait oublié sa carte vitale, prétextent-ils pour demander à rencontrer le médecin. Sommés de patienter par l’agent d’accueil, les deux hommes décrits comme « tendus » et prenant un « ton agressif » filent dans les couloirs du bâtiment.
Ils pénètrent dans le cabinet du docteur B. alors que le praticien est en pleine consultation avec un couple et deux enfants. Ces derniers sont invités à quitter les lieux brutalement : « Je leur ai dit d’attendre leur tour, a expliqué la mère de famille aux policiers. Ils m’ont répondu que je ne devais pas laisser ce médecin ausculter mes enfants, que c’était un pédophile. »
Pourquoi cette accusation ? À l’issue de sa visite à SOS Médecins, la sœur de Nassim se serait épanchée auprès de sa mère et aurait évoqué un comportement étrange du praticien. Le médecin lui aurait notamment conseillé « de faire un régime » et touché le ventre avec insistance – elle a déposé plainte pour ces faits quelques heures après l’agression du docteur B.
04/07
Mercredi 2 juillet 2025, un professionnel de santé travaillant chez SOS médecins à Lille (Nord) a été violemment agressé par deux individus. En solidarité et pour alerter sur les agressions de plus en plus nombreuses, ses collègues ont décidé de faire grève pendant 48 heures. Le président de l’association, Yann Lim, a répondu aux questions France 3-Régions.
Il y a deux jours, deux individus se sont présentés au cabinet avec l’intention manifeste de s’en prendre à un médecin de notre association. Ce n’était pas un hasard : le médecin ciblé était bien identifié. Ils sont entrés dans les locaux, se sont rendus directement dans son cabinet et ont interrompu une consultation en cours en demandant à la famille présente de sortir. Ensuite, ils se sont enfermés avec lui dans la pièce.
Il y a eu des violences verbales, mais aussi des violences physiques. Et sans l’intervention rapide de notre collègue, qui se trouvait également dans le cabinet à ce moment-là, la situation aurait pu dégénérer davantage. Il est intervenu dans les minutes qui ont suivi. Heureusement, son action a permis d’éviter le pire. […]
Il arrive que des patients manifestent de l’hostilité, surtout lorsqu’on refuse de répondre à des demandes qui ne sont pas justifiées : des prescriptions injustifiées, des arrêts de travail, des certificats… Des choses basiques, mais qu’ils estiment “dues“. Quand on refuse, cela peut provoquer des réactions violentes.