Arrivé illégalement sur le territoire français en 2009 en provenance d’Algérie (il a été expulsé à trois reprises depuis), il part vivre en Allemagne, Grèce et Espagne. Mais revient toujours en France, car c’est là qu’il se sent le mieux. Après la Lorraine et la région parisienne, il débarque à Douai en 2020.
Dans sa vie, il a multiplié les conquêtes presque autant que les passages en prison (13 années en tout). Et à la fin, toujours ce même traumatisme chez les femmes qui l’ont côtoyé.
Emma* aimerait justement l’effacer de sa mémoire. Le 11 mars 2022, sa vie bascule. Elle entretient jusqu’ici une relation confuse avec l’homme alors âgé d’une trentaine d’années. Elle est en couple mais prend souvent la plume ou sa messagerie pour lui échanger des mots d’amour alors qu’il est incarcéré à Douai pour d’autres faits. « On s’est connu vers l’été 2020. Je l’avais rencontré dans la rue, grâce à un ami. On se croisait, on se parlait. Puis il m’a recontactée quand il était en prison, vers avril 2020 je crois », a-t-elle expliqué à la barre, où elle s’est rendue difficilement. Lorsqu’il sort de prison le 18 février 2022, il se rend chez elle le soir même. Un programme qui ne l’enchantait pas vraiment. « Dans mon téléphone, il a vu des photos de mon copain. Il m’a mis deux gifles. »
Quelques jours plus tard, il ira beaucoup plus loin. « Je suis vraiment obligée d’expliquer… ?, lâche-t-elle avant de détailler le viol qu’elle a subi. J’ai dit non, j’ai pleuré. Il a dit qu’il allait me frapper. J’ai compris que je n’avais pas le choix. » Son calvaire a duré cinq minutes, selon elle. Un instant après, il lui vole son téléphone et la filme à son insu. La vidéo a été diffusée ce lundi, on peut y entendre l’accusé proférer des insultes à l’encontre d’Emma. (…)
Mais sa nature violente, elle a été brossée à la barre par deux de ses « ex ». Notamment cette habitude de les frapper. « Il m’a déjà cassé une dent avec une gifle », explique Morgane*. « C’est une relation qui m’a marquée. Pour tout vous dire, je n’ai aucun souvenir de nos rapports sexuels », lâche Charlotte* dans un sanglot, soupçonnant Hasni de l’avoir droguée à plusieurs reprises. Les deux jeunes femmes se connaissaient de vue. « Quand j’ai su que Charlotte était avec lui, je me suis dit, ‘“Elle va morfler” ». Et ça n’a pas manqué. « En prison, il m’a menacée de s’en prendre à mes enfants avec des connaissances à lui. Il a dit qu’il me tuerait. »
Sa « compagne actuelle » (en mars 2022, juste avant son incarcération, elle a habité quelques jours avec lui) explique elle aussi avoir pris des coups. (…)
* prénoms modifiés
Après délibération, la cour criminelle a tranché pour une peine de 9 années d’emprisonnement, assortie d’une amende de 12 000 euros au titre du préjudice moral. Son nom est désormais inscrit dans le fichier des auteurs d’infractions sexuelles. (…) l’avocat général [avait] requis 12 années d’emprisonnement. (…)