Selon France 3 PACA, environ 200 surveillants de la prison d’Aix-Luynes (Bouches-du-Rhône) ont bloqué l’établissement le 11 juin 2025 pour dénoncer la violence quotidienne, la surpopulation et le manque de moyens. Avec 2100 détenus pour 1400 places, la prison affiche un taux de surpopulation de 180 %.
Le syndicaliste Cyril Huet-Lambing (SPS-CEA) décrit une situation explosive : « On a déjà battu le record des agressions de l’an dernier à mi-année ». Il dénonce un « management non bienveillant », un matériel d’alerte défaillant, et des conditions de travail devenues intenables. Il affirme : « Les détenus ont la mainmise, il n’y a plus de règles, c’est devenu un pugilat ».
Guillaume Eychenne, surveillant, évoque des scènes de violences quotidiennes : « Quand vous avez 60 types qui se foutent sur la gueule (…), on ne peut rien faire ». Il rapporte des agressions directes contre les surveillants, des armes artisanales, des téléphones en circulation, et une direction accusée de « blâmer les agents » au lieu de les protéger.
Le taux de suicide des détenus reste alarmant (un tous les deux à trois jours selon l’OIP), et les suicides ou tentatives parmi le personnel seraient également en hausse. Cinq inspections ont déjà eu lieu en moins d’un an à Luynes.
Le mouvement social, lancé par le syndicat SPS-CEA, a été rejoint par Ufap. Faute de réponse, les surveillants envisagent de le prolonger. Nationalement, la densité carcérale atteint 133,7 % au 1er mai 2025, contre 125,3 % un an plus tôt.