EXCLUSIF. Le patron de Renaissance prend ses distances avec les LR de Bruno Retailleau et installe le match avec Édouard Philippe sur les questions régaliennes.
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Vous avez été très critiqué après votre proposition d’interdire le port du voile pour les filles de moins de 15 ans. Mais concrètement, comment faites-vous pour l’appliquer ?
GABRIEL ATTAL. Cette proposition s’inscrit dans deux convictions qui m’ont toujours animé. La première, c’est qu’il faut défendre la République face à ceux qui veulent la déstabiliser, comme le pointe le rapport remis mercredi sur l’entrisme islamiste en France. La seconde, c’est qu’il faut construire une bulle de protection autour des enfants. Les protéger de la violence, des réseaux sociaux, du harcèlement, des atteintes à leur santé mentale, de l’endoctrinement… Ce combat, je l’ai toujours mené.
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En 2022, Emmanuel Macron avait accusé Marine Le Pen de vouloir lancer une guerre civile avec sa proposition d’interdiction du voile dans l’espace public. Il avait tort ?
Moi-même, j’étais et reste opposé à cette proposition du RN. (…) une femme qui décide librement de porter le voile doit pouvoir le faire. Mais où est la liberté d’une enfant de 8 ou 9 ans à qui l’on impose de se voiler ? C’est la raison pour laquelle je ne me retrouve pas dans les propos de Bruno Retailleau quand il dit « à bas le voile ».
Vous comprenez que les musulmans puissent néanmoins se sentir stigmatisés par vos propositions ?
Nous disons : « La République, toute la République, rien que la République ». Cela signifie que chacun doit être protégé, quelle que soit sa religion. Nos concitoyens musulmans sont eux aussi la cible d’attaques. Il y a quelques semaines, j’ai été l’un des seuls politiques nationaux à leur apporter mon soutien solennellement dans l’hémicycle après l’assassinat d’Aboubacar Cissé dans une mosquée.
Renaissance opère un virage droitier ?
(…) Ce qui est nouveau, c’est vrai, c’est que notre parti s’empare de ces questions, ce qui n’a pas été le cas avant. Je l’assume : il n’y aura pas de France apaisée sans une République ferme. Ce n’est pas une question de droite ou de gauche, et nous avons de profondes différences avec les LR de Bruno Retailleau. Renaissance, ce n’est pas LR.
C’est-à-dire ?
(…) C’est un parti conservateur. Quant aux questions de laïcité, nous n’accepterons jamais la stigmatisation d’une partie des Français pour leur religion comme la phrase « à bas le voile » le laisse craindre.
Vous organisez une convention sur les sujets régaliens ce lundi. Mais pour dire quoi ?
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Et quelles sont vos propositions ?
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Cela ressemblerait à quoi ?
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Sur la police et la justice, que préconisez-vous ?
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Et au niveau national ?
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Ces propositions sont exactement celles d’Édouard Philippe…
Il me semble qu’Édouard Philippe n’a pas émis de proposition mais un questionnement sur ce sujet. Nous, nous émettons des propositions.
Et sur la récidive ?
Le meilleur moyen de lutter contre la récidive, c’est de réinsérer les détenus par le travail.
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Faut-il une nouvelle loi immigration ?
Nous voulons une immigration pilotée, avec une « préférence travail ». Concrètement, nous proposons de confier aux partenaires sociaux la définition, chaque année, de nos besoins en matière d’immigration économique.
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Vous êtes au pouvoir depuis 2017, pourquoi n’avez-vous pas fait tout ça avant ?
Beaucoup a été engagé. Mais il faut être lucide sur le constat : la délinquance et les trafics continuent d’empoisonner la vie de nos concitoyens. Les Français n’ont pas confiance en notre justice et notre immigration n’est pas pilotée. Je reconnais que notre parti ne s’était jamais emparé de ces questions-là. Je le fais désormais sans aucune ambiguïté sur la direction que nous proposons.
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